Le rédacteur
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J’ai vu le jour en l’an de grâce 1972, dans un petit hôpital de la campagne gruérienne, dans le canton de Fribourg, en Suisse. Mon père ibère et ma mère sorensoise forgent rapidement mon destin, à coups de littérature romanesque et de briques Lego. Si bien qu’à 20 ans, tel Don Quichotte, je revêts la noble et lourde armure du philosophe, pour imbriquer des idées à l’Université de Fribourg. Mon sacerdoce: sonder les profondeurs vertigineuses du langage et de la vérité, arpenter le fossé qui sépare faits et valeurs, osciller entre relativisme, universalisabilité et objectivité.
De la lance à la plume
A 30 ans, ma licence summa cum laude en poche, je décide d’abandonner ces tâtonnement désespérés et ces terres arides. Je troque ma lance pour une plume et je me tourne vers les prairies grasses de la réalité, pour devenir cet orpailleur des faits qu’on nomme journaliste. Jour après jour, à La Gruyère puis à La Liberté, avec mon équipe, je construis l’actualité du Sud fribourgeois, à mille lieues du Pulitzer. Avec cette question lancinante: qui s’intéresse encore à la vérité?
De la plume au pancho
De Don Quichotte, je garde une passion pour l’écriture, la vérité dans l’art, la guitare et la sérénade. Je distille à mes heures perdues des compositions qui ont séduit Anne ma Dulcinée, bon public. Avec elle, je construis une famille depuis onze ans. Je m’immerge dans la vérité de l’existence. Et j’endosse le poncho de Sancho Pança, pour festoyer ou oser de modestes aventures. J’ai même réveillé en moi l’Homo Faber. Heureux de bâtir, non plus des châteaux de cartes ou des phrases, mais un toit, une table, des chaises et bientôt un van aménagé pour ceux que j’aime. Chevalier ou page, chercheur ou bâtisseur, chef de bureau ou père, pilote ou copilote, j’essaie toujours de tenir bien haut ma frêle lanterne, pour tracer un chemin en terres inconnues, avec Anne ma Dulcinée et nos deux terreurs, Ysé et Luna.