La plomberie d’ALYS

Le cube abrite tous les appareils électriques et l’intendance, y compris le système d’approvisionnement en eau. Le tour du propriétaire.

Le circuit d’eau complet: à gauche, l’évier surplombe le réservoir d’eau propre; à droite, le boiler et la pompe sont situés au-dessus du réservoir d’eau grise. L’évier peut être détaché du réservoir. De même, le bloc du boiler et de la pompe est amovible. Le tout forme quatre blocs distincts. Hors période de voyage, il sera notamment possible de retirer l’évier, le réservoir d’eau et le boiler (ainsi que le receveur, qui n’est pas visible sur cette image), pour loger un vélo dans l’habitacle. © ALYS

Le bloc monté. © ALYS

Le bloc monté. © ALYS

Le réservoir Fiamma

Contenance Parmi les deux critères qui ont guidé ce choix de matériel figure en premier lieu la capacité de ce réservoir: 70 litres, dans 4,4 kilos de plastique. Elle donnera à ALYS une autonomie d’environ deux jours de douche, sachant que le boiler contiendra 10 litres supplémentaires. Nous tenions à ce luxe de la douche ou du débarbouillage à l’eau chaude. L’eau potable, elle, proviendra de bouteilles.
Dimensions Le second critère consistait dans la manière dont le volume de ce réservoir est réparti: un volume rectangulaire, aplati (70 cm x 47 cm x 24 cm), donc bien adapté à la stratification du cube, conçu par étages d’éléments. Mais je dois dire que la facilité de nettoyage offerte par le Fiamma (en apparence en tout cas) a également pesé dans la balance.

Ce fut la bonne surprise de cet achat: le Fiamma est conçu et dessiné pour l’arrimage et livré avec quatre tiges qui s’adaptent au flanc du réservoir et permettent de le fixer au sol. © Fiamma

L’évier

De même que le réservoir, l’évier IKEA que j’ai choisi présente des dimensions nettement plus confortables que celles des éviers que j’ai pu voir dans les vans aménagés de petit gabarit. C’est selon moi un gain appréciable, notamment pour le nettoyage du matériel, la toilette ou la vaisselle. Mais la médaille a son revers: le siphon est particulièrement encombrant et j’ai dû trouver une solution pour le déporter d’une trentaine de centimètres. Par ailleurs, j’ai dû scier une partie de cet évier pour l’équiper d’un robinet-douche Whale.

Le robinet-douche, un Whale Elegance. © Whale

L’évier monté. © ALYS

La pompe

C’est l’élément auquel je n’ai pas immédiatement pensé, tant l’eau domestique semble «couler de source» et sortir tout naturellement du robinet. Mais dans un fourgon, il faut une pompe. C’est le cœur du circuit d’eau. Ces aspirateurs à eau peuvent être de deux types: immergés (dans le réservoir) ou externes.

La pompe et le filtre © ALYS

Les caractéristiques de la pompe, selon Lilie.

Les pompes immergés Le système des pompes immergées, qui paraît être privilégié par les aménagistes, me laisse plutôt perplexe. La pompe immergée dans le réservoir doit être connectée au circuit électrique, et cette contiguïté immédiate entre eau et électricité ne me rassure pas vraiment. Les pompes immergées nécessitent en outre un contacteur, autrement dit un interrupteur, souvent actionné par les poignées du robinet. Là encore, eau et électricité voisinent, mais ce défaut peut être éliminé en recourant à un pressostat qui maintient la pression de l’eau dans le circuit. L’immersion présente un autre désavantage: il me paraît plus complexe de désolidariser le réservoir (ou le bloc eau propre + évier) du reste du cube. Il semble qu’il y ait également une certaine latence entre l’enclenchement du robinet et l’arrivée d’eau – mais je peux me tromper.
Externes Dans le cas des pompes externes, le robinet ne possède pas de contacteur. C’est la variation de pression dans le circuit d’eau qui enclenche la pompe. Ouvrir le robinet provoque l’écoulement de l’eau, donc l’abaissement de la pression dans la tuyauterie. La pompe, qui détecte cette baisse, s’active et tente de rétablir la normalité. Elle fonctionne aussi longtemps que l’eau s’écoule (ou fuit). L’arrivée d’eau est immédiate. Les pompes extérieures sont apparemment plus bruyantes, mais elles ont à mes yeux l’avantage de limiter les connexions électriques et surtout la proximité entre eau et courant.

Lilie

Electricité J’ai opté pour une pompe 12V de marque «Lilie» dont le fonctionnement nécessite une intensité de courant de 4,5 ampères. Un fusible de 7,5 ampères est recommandé.
Débit et pression Le débit maximal de cette pompe atteint 7 litres par minute. Elle génère une pression de 1,4 bar/réglable de 1,1 à 2,1 bar. Cela signifie qu’une fois 1,4 bar atteint, la pompe arrête de fonctionner – la pression de redémarrage (Wiedereinschaltdruck) est de 1 bar. Oui, cela donne un jet plutôt faiblard pour une douche. Mais tant le débit que la pression devraient permettre de limiter le gaspillage, ce qui est un objectif primordial. La pression est également adaptée au boiler, qui ne devrait pas être soumis à une pression entrante (eau froide) supérieure à 2,5 bars. Passé ce cap, il faut installer un détendeur en amont du boiler, selon le mode d’emploi. J’ai une bonne marge, peut-être trop de marge. On verra à l’usage.
Hauteur Ce qui est intéressant, avec cette pompe, c’est la hauteur de l’admission (Ansaughöhe), qui se monte à 2,5 mètres. Cela me permet de placer la pompe au-dessus du réservoir, au niveau 2 du cube. Je manque cruellement de place à l’étage inférieur.
Filtre J’ai ajouté un filtre à l’entrée de la pompe, afin de prolonger sa durée de vie, ainsi que celle du boiler.

Le boiler

Le critère du gaz J’ai choisi le boiler Elgena Nautic-Compact 10L 12V 200W. Il n’était pas question pour moi d’installer un boiler à gaz ou mixte (électricité/gaz) – pas de branchement permanent du gaz dans l’habitacle. Et le choix en matière de chauffe-eau purement électrique n’est pas très large. J’ai donc misé sur la réputation allemande, la cuve inoxydable, la «facilité d’installation», le thermostat intégré (de 30° à 80°, réglable en continu) et la qualité apparente de l’isolation (24 h d’eau chaude, dit le fabricant…).

Le boiler d’Elgena, version 6 litres. ©Elgena

Adapté au cube Seule la version 10 litres pouvait répondre aux ambitions de la famille ALYS sur le plan de l’autonomie. Par chance, cette version rentrait pile poil dans le cube. Et seule la version Nautic-Compact tolère une pression sur le réseau d’eau (max 2,5 bars). Il est possible d’obtenir une version mixte 12 V / 220 V, qui permet de brancher le boiler sur le réseau électrique d’un camping, par exemple. Mais le surcoût est important et n’en vaut pas la chandelle, puisqu’il sera aussi possible de brancher tout le système électrique du fourgon sur le réseau 220 V, en continuant d’alimenter le boiler par la batterie.
Voici les caractéristiques de ce boiler. Dimensions: P 54 x L 22 x H 23 cm – ne peut être installé qu’horizontalement. Pression supportée (selon prospectus, mais pas selon mode d’emploi): 0-3 bars. Electricité: 12 V, 200 W, environ 16 A. C’est bien sûr une intensité de courant considérable, qui nécessite une installation solaire de taille. Câblage: 2,5 mm2. Soupape de sécurité: 3 bars. Diamètre des tuyaux d’entrée et sortie: 10 mm. Poids (à vide, visiblement): 3,5 kg.

Ça chauffe

Le site d’Elgena note laconiquement: «Température de l’eau: environ 27 minutes (55°C 1000W)». On ignore la température initiale de l’eau portée à 55° et le nombre de watts mentionné paraît suspect, car ce modèle n’a pas une telle puissance. Je ferai des tests, car je trouve que c’est ambitieux, pour 10 litres d’eau – je pense qu’ils parlent plutôt d’un seul litre. Sur le papier, en tout cas, on peut établir ce tableau, qu’il faudra pondérer par le rendement du boiler.
Temp. initialeTemp. finaleWattheures nécessairesTemps nécessaire
55°6273h 8min 6s
55°5812h 54min 10s
10°55°5232h 36min 45s
15°55°4642h 19min 19s
20°55°4062h 1min 55s
80°9174h 35min 11s
80°8714h 21min 15s
10°80°8134h 3min 50s
15°80°7553h 46min 24s
20°80°6973h 29min 0s
Le prémélangeur Dans son mode d’emploi, Elgena recommande d’utiliser un prémélangeur – «pré-», parce qu’il se situe en amont de l’arrivée d’eau chaude du robinet-mélangeur. On le voit en flou, au premier plan de l’image ci-après. Ce petit raccord métallique en “T” permet de réduire la température de l’eau qui sort du boiler en y injectant de l’eau froide, pour obtenir une température que l’on peut régler (de 35°C à 65°C, de façon linéaire). Ce sera une bonne façon de prérégler la température de la douche à 38°.

Le boiler vu de face. © ALYS

Santé et sécurité Le prémélangeur préserve la sécurité: dès 52°C ou même à 42°C, si l’exposition est prolongée, l’eau chaude brûle les tissus de la peau. En outre, on considère que la température idéale de production de l’eau chaude sanitaire, en termes d’hygiène, de tartre, de confort et de respect des dispositions légales, peut se situer en dessous de 55°C, mais pas à moins de 50°C. Il faut cependant élever la température à 60°C durant une heure une fois par semaine afin d’éviter tout risque de légionellose. Conclusion: il faut pousser de temps à autres le préréglage du boiler et du mélanger à 60°, tout en sachant qu’ils pourront rester calés la plupart du temps respectivement à: 55° pour le boiler et 42° pour le prémélangeur, jusqu’à 4 heures avant la douche; 80°C pour le boiler et 42° à partir de 4 h avant la douche; 80° pour le boiler et 38° pour la douche pendant la toilette. Cela permettra de gaspiller un minimum d’eau chauffée.

Mise en service

Selon le manuel, voici la procédure de mise en service:
  • Remplir Ouvrir l’arrivée d’eau froide et le robinet d’eau chaude afin de remplir l’appareil d’eau. Ce n’est que lorsque l’eau coule du robinet d’eau chaude que l’appareil est rempli d’eau. Inutile, bien sûr, d’ouvrir le robinet d’eau froide…
  • Mettre le courant Le raccordement électrique ne peut être effectué que lorsque l’appareil est rempli d’eau.
  • ATTENTION! L’appareil ne peut pas être chauffé électriquement lorsqu’il ne contient pas d’eau. Le risque: un protecteur thermique mesure la température du corps de chauffe et se déclenche lorsqu’elle atteint 110°. C’est alors à un spécialiste de réparer l’appareil. Pour la même raison (éviter de cramer le protecteur thermique), il faut toujours “débrancher” l’appareil pour le vidanger.
  • Régler la température Le sélecteur de température permet un réglage linéaire continu. Le témoin lumineux s’allume pendant la durée de chauffage. Il y a quatre repères:

    0 – F = antigel;
    I = env 35°C;
    II = env 50°C;
    III = env. 80°C.

AppareilEn temps normalDès 4h avant la douchePendant la douche
Boiler55°80°80°
Prémélangeur42°42°38°

Les recommandations officielles

Economie d’énergie Voici les recommandations officielles d’Elgena concernant l’économie d’eau, traduites de la notice allemande:

«Voulez-vous économiser votre précieuse énergie? Voulez-vous encore mieux utiliser le volume d’eau chaude produit? Vous voulez certainement éviter les pertes de chaleur inutiles au niveau des robinets et des conduites d’eau. Nous vous conseillons de prendre les mesures suivantes. 1. Si possible, isolez tous les tuyaux d’eau chaude avec des tuyaux isolants (disponibles dans les magasins de plomberie ou les quincailleries). 2. Réduire la chaleur émise par le chauffe-eau. Il faut soit baisser la température du thermostat électrique, soit installer un prémélangeur d’eau chaude sanitaire supplémentaire entre les conduites d’eau froide et d’eau chaude. Vous pouvez ensuite régler l’eau chaude de sortie à partir de la température que vous avez présélectionnée entre 35 et 65°. Le prémélangeur d’eau chaude sanitaire se mélange entièrement automatiquement et empêche ainsi l’eau chaude de pénétrer dans les tuyaux. La consommation d’eau chaude et la perte de chaleur au niveau des tuyaux seront réduites, la durée de vie des tuyaux et des joints sera prolongée et vous aurez plus d’eau chaude à votre disposition. Attention ! Veuillez noter que les raccords des tuyaux ne doivent pas être à fleur de l’isolation de l’appareil. Laissez un espace entre l’isolant et le tuyau pour détecter une fuite.»

La soupape Là encore, voici les recommandations officielles d’Elgena concernant la soupape de sécurité, traduites de la notice allemande. Cette soupape se trouve à l’avant du boiler. Ce n’est clairement pas un élément négligeable.

Soupape de sécurité à membrane. Les soupapes de sécurité à membrane sont obligatoires et font partie de l’équipement de sécurité des chauffe-eau fermés. Si le fabricant a approuvé une pression de vidange de 3,0 bars par exemple pour l’appareil, une soupape de sécurité avec une pression de vidange plus élevée ne doit pas être installée. La soupape de sécurité doit être installée horizontalement avec la sortie dirigée vers le bas ou verticalement avec la sortie dirigée vers le bas (jamais vers le haut) directement sur le générateur de chaleur ou à proximité immédiate de celui-ci. S’il n’est pas monté directement sur le générateur de chaleur, il ne doit pas y avoir plus d’un mètre de tuyau de raccordement à partir de la section de sortie. Le tuyau d’évacuation après la soupape de sécurité doit être ouvert et ne doit pas être coupé, sinon la soupape de sécurité sera inefficace. La conduite d’évacuation doit être de la même taille que la section de sortie. Il ne doit pas comporter plus de deux courbes (pas d’angles ni de coudes), sa longueur ne doit pas dépasser 2 m et il doit être posé avec une pente de manière à ce qu’il n’y ait pas de refoulement d’eau. Le tuyau d’évacuation doit être posé de manière à ce que personne ne puisse être mis en danger pendant l’évacuation.
Si une soupape de sécurité s’ouvre en cours de fonctionnement et rejette de l’eau, cela peut être dû aux raisons suivantes : a) La pression d’entrée est trop élevée. Solution : Réduisez si possible la pression d’entrée à la pompe ou, si ce n’est pas possible, installez un réducteur de pression dans la conduite d’eau froide (voir le mode d’emploi) et réduisez la pression de la conduite en conséquence. b) Le sceau peut se salir ou se calcifier après un usage prolongé et ne plus être étanche. Remède : Tournez fréquemment le bouton rouge de la soupape de sécurité pour évacuer les corps étrangers. ou retirez la soupape de sécurité, nettoyez-la ou décalcifiez-la, ou installez une nouvelle soupape de sécurité dans la plage de pression prescrite.

L’évier langudden d’Ikea, version 46 cm x 46 cm © IKEA

Les tuyaux

Pour clore ce chapitre, parlons tuyaux. En voici un: méfiez-vous! Il faut prendre en compte la qualité du tuyau: est-il destiné à de l’eau potable, ou pas? Résiste-t-il à la température de l’eau qui y circulera? Les sites internet sont extrêmement avares de renseignements sur ces points. De même, le diamètre du tube est une donnée souvent trompeuse. Parle-t-on de diamètre intérieur du tube, ou de diamètre extérieur? La moindre erreur, et il faudra jongler avec des adaptateurs, une domaine tout aussi flou. Une dernière chose: préférez les raccords en Y plutôt qu’en T. C’est en tout cas ce que recommandent les constructeurs de pompe – là encore, l’information vient tardivement. Et surtout, n’oubliez pas d’enfiler les colliers AVANT d’assembler les tuyaux…

Un petit dernier pour la route: lisez attentivement le mode d’emploi de la pompe et prenez connaissance des possibilités d’assemblage des tuyaux, avant de choisir votre système. Je regrette un peu mes choix. Un système de tuyaux et de connecteurs offrirait davantage de flexibilité. Cela renforcerait la modularité du cube – le retrait ou l’ajout de blocs en fonction de l’utilisation du fourgon, par exemple pour charger un vélo dans l’habitacle, au quotidien. La connectique à colliers que j’ai choisie me contraint à traiter trois blocs (évier, eau propre et pompe/boiler) comme s’ils ne faisaient qu’un. Dommage. Peut-être une évolution à envisager, à l’usage…

Publié:
27 mars 2021
Mis à jour:
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La citation

«Je pense que, moi, je préfère vivre avec des remords qu’avec des regrets.»

Hervé Le Tellier

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